Histoire du Tai chi chuan

 

 

 

Zhang SanFeng

La Légende de Chang SanFeng

Chen Wang ting

Chen Wang Ting

Chen Chang xing

Chen Chang Xing

Yang Lu Chan

Yang LuChan.

Yang Cheng Fu

un peu d'histoire ( A TERMINER)

Le caractère secret attaché à la transmission des arts martiaux en Chine, ajouté au fait que cette transmission était orale et transmise de Maître à disciple dans des contextes très localisés rend l’approche historique du tai Chi chuan très confuse et encore incertaine.

Les sources relatant les origines du Tai Chi Chuan sont variées, font remonter l’origine du Tai chi Chuan à différents créateurs et différentes époques, sont parfois et même souvent contradictoires. Certaines paraissent relever de la légende, et d’autres, même si elles paraissent revêtir un caractère plus historique, sont plutôt récentes et certains experts ou certaines écoles accusent celles-ci d’être une parfaite invention. Il faut dire que pour compliquer les choses, il existe une certaine rivalité entre ces écoles ou plutôt ces lignées notamment pour ce qui concerne la paternité de cet art martial.

Il est donc assez difficile de s’y retrouver, certains auteurs privilégiant certaines versions plutôt que d’autres selon leurs sources et leurs préférences.

Ce qui est certain, c’est que la Chine a une tradition très ancienne des art martiaux à mains nues et avec des armes, et que cette tradition est très fragmentée géographiquement. La Chine, pays essentiellement rural et féodal jusqu’à l’époque moderne, sans cesse confronté à des guerres autant frontalières qu’intérieures et claniques, parfois à la rapacité de certains fonctionnaires ou aux attaques de brigands, et parfois aussi au despotisme du pouvoir central, a en effet développé une forte tradition d’auto-défense. Et on parle bien ici de défense, car dans la tradition Chinoise la force guerrière s’inscrit bien plus dans un idéal d’instauration de « grande paix » que d’agression. Nombre de milices, de sociétés secrètes et de héros chevaleresques se sont évertués à défendre cet idéal de grande paix et de justice.

C’est ainsi que les techniques de combat à mains nues ou avec des armes se transmettaient de génération en génération au sein de ses milices, de ces sociétés, de villages et de lignées familiales de façon très secrète afin de préserver leur intégrité. (voir  Biliographie : Catherine Despeux.)

Parmi ces groupes, le plus connus et sans doute le plus ancien est le Monastère Shaolin, fondé au 5ème Siècle, où d’après la légende (controversée par les historiens), le Moine Bouddhiste indien  Bodhidharma (?-536?) arriva au monastère et développa l’enseignement du bouddhisme Chan, ainsi qu’une pratique martiale par les moines (Shaolin quan) pour les aider à se défendre des animaux et brigands (cf ref wiki). Selon la légende, le Monastère aurait subi plusieurs destructions soit en raison de son soutien au pouvoir en place soit en raison de son activisme contre celui-ci. Ref Wiki

Ainsi selon les auteurs, l’origine historique du Taïchi Chuan pourrait être attribuée à :

  • Zhang San Feng ( 1179 – 1227). La tradition des écoles de Tai chi font le plus souvent remonter l’origine du Tai Chi Chuan à Zhang San Feng, moine taoïste des monts Wudang sous la dynastie Song. Selon la légende, rapportée dans le traité de Tai Chi de Wang Zongyue (XVIIIe siècle) ce moine aurait assisté à un combat entre une grue et un serpent qui lui aurait inspiré les principes fondamentaux de ce nouvel art martial à savoir l’esquive, la non résistance, et l’utilisation de la douceur, la souplesse, la puissance mentale et la force interne pour contrer la force musculaire.

On pourra trouver plus ample information sur cette légende et notamment sur la signification symbolique de celle-ci. Mais il convient de douter du fondement historique de cette tradition, largement controversée, notamment par la lignée Chen. En effet comme nous le verrons plus loin, la tradition selon laquelle le Tai Chi Chuan doit son origine a Zhang San Feng a été véhiculée par la lignée de la famille Yang et il se pourrait que celle ait été purement et simplement inventée pour donner une légitimité propre au style Yang.

  • Chen Wang Ting (1580 – 1660) chef de garnison sous la dynastie Ming, dans la province du Henan, est selon la tradition le fondateur reconnu du style Chen, le plus ancien des courants du Tai Chi Chuan. Comme dans la légende de Zhang San Feng, on pense que celui-ci aurait combiné les techniques de boxe connues à cette époque et particulièrement celle décrite par le général Ming Qi Jiguang (1528-1588), dans le chapitre “Classique des fondements de la boxe” de son “Nouveau traité de l’efficacité militaire ou « jixiao xinshu”, avec des exercices de qi gong et de méditation pour fonder cet art martial empreint de philosophie taoïste, associant douceur, mouvements circulaires et la force interne.

Ce style Chen alors nommé forme longue (Chang Quan), qui se caractérise par des ruptures de rythme, alternant de phases souples et de phases rigides, lentes ou rapides, et des extériorisations de force “fajin” pendant l’enchaînement, fut transmis pendant cinq générations au sein du clan de la famille Chen dans le village de Chenjiagou, dans la province du Henan.

Là encore il semble que l’historicité du personnage ne soit pas clairement établie. Revoir les arguments et références. Toutefois cela ne remet nullement en cause le fait bien établi que le style Chen a précédé le style Yang.

A partir d’ici copie intégrale autre site, donc à reprendre et croiser avec d’autres textes

En effet, après ces cinq générations et deux siècles de transmission, ce n’est qu’au 19ème siècle, que le Tai Chi Chuan sortira de son village d’origine quand Chen Chang Xing (陈长兴 1771–1853, fig. 2) commença à l’enseigner à un étranger au clan, un serviteur originaire de la province du Hebei alors employé au village : Yang Lu Chan (杨露禅 1799–1872, fig. 3). La petite histoire du Tai Chi raconte que, caché derrière un mur, celui-ci commença à apprendre le Tai Chi Chuan en secret en observant par un trou de la paroi les cours que Chen Chang Xing donnait le soir aux membres de la famille.

Les cours terminés, il retournait ensuite dans sa petite chambre s’entraîner seul en imitant ce qu’il avait vu et entendu. Chen Chang Xing finit par s’en apercevoir et lui demanda d’affronter ses élèves afin de tester ses connaissances. Contre toutes les règles habituelles de transmission de l’art familial, reconnaissant son potentiel et le niveau de pratique qu’il avait réussi à atteindre seul, il accepta de lui enseigner le Tai Chi Chuan.

Les membres du village de Chenjiagou affirment encore aujourd’hui lors de discussions informelles que le Taichi transmis à Yang Lu Chan ne fut que partiel et que Chen Chang Xing exclut alors volontairement certains aspects essentiels de son enseignement. C’est notamment le cas pour le travail des frappes avec les coudes et les épaules qui paraissent effectivement absentes ou peu présentes dans les pratiques de Tuishou «Pousser-Mains» du style Yang (et des styles qui en dérivent). Quoi qu’il en soit, la divulgation par Chen Chang Xing de tout ou partie de l’art du Tai Chi Chuan à Yang Lu Chan fut sans doute l’élément clé qui allait par la suite permettre au Tai Chi, en sortant enfin du village, d’obtenir une reconnaissance considérable. Malgré le succès aujourd’hui devenu mondial du Taichi Chuan grâce à ce qui était alors une trahison du clan de Chenjiagou par Chen Chang Xing, les mentalités traditionnelles, faites notamment de méfiance et d’hostilité latente envers l’extérieur au groupe, changent difficilement. Nombreux sont en effet aujourd’hui encore les membres du village de Chenjiagou à regarder la transmission du Tai Chi Chuan aux personnes étrangères au village (et plus encore aux étrangers, i.e. non chinois) comme un tabou et à considérer qu’il faut se borner à en faire un business dans lequel les points clés de l’enseignement se doivent de rester cachés. De fait, ce qu’il se dit également de manière informelle à Chenjiagou est que Chen Chang Xing n’a en réalité rien transmis à Yang Lu Chan et qu’il est impossible qu’il ait pu le faire car celui-ci n’était pas un « employé » (terme et concept moderne qui n’existait pas encore en Chine traditionnelle mais un « esclave pour dette » (au mieux un »serviteur gagé »).

Le conservatisme traditionnel interdisant formellement d’enseigner à tout membre extérieur au clan, il parait effectivement parfaitement logique que rien n’ait été volontairement transmis à Yang Lu Chan. Ce dernier aurait donc en réalité simplement espionné une partie de l’enseignement de Chen Chang Xing sans que ce celui-ci ne lui enseigne quoi que ce soit.

Pour en savoir plus sur la logique clanique et la culture du secret dans la transmission, voir l’article Enseignement du Tai-Chi (2).

Parti du village, Yang Lu Chan modifiera alors le Tai Chi Chuan qu’il avait appris pour créer le Style Yang qui porte aujourd’hui son nom : le Tai Chi Chuan style Yang (杨氏太极拳 taijiquan style yang).

La légende raconte qu’arrivé à Pékin, il gagna vers le milieu du 19ème siècle une réputation de combattant hors pair qui lui valut le surnom de Yang l’Invincible (Yang Wu Di). Yang Lu Chan et son fils aîné Yang Ban Hou (1837-1890) eurent alors la chance d’enseigner à des sous-officiers militaires mandchous, puis à la garde prétorienne de l’empereur dans la Cité Interdite.

Cette proximité avec l’élite mandchoue de la dynastie Qing fit leur fortune et allait participer à la renommée à la fois de Yang Lu Chan et de celle de l’art du Tai Chi Chuan (dans sa version modifiée de style Yang dans un premier temps).

Notons là encore qu’il est pour le moins étonnant que Yang Lu Chan ait accepté de transmettre un art martial considéré comme secret à des membres de l’ethnie mandchoue. Prototype des «barbares» nomades, cavaliers et archers, du Nord de la Chine dont l’empire chinois cherchera toujours à se protéger, celle-ci était en effet à l’époque encore considérée comme un envahisseur qui occupait et dirigeait la Chine depuis plus de deux siècles (ils avaient fondé la dynastie Qing en 1644).

La fameuse natte portée par les hommes chinois jusqu’au début du 20ème siècle, fut en réalité une pratique délibérément humiliante imposée sous peine de mort par les Mandchous après leur conquête de la Chine au 17ème siècle.

Ironie de l’histoire, l’actuelle portée par les pratiquants et instituée en « uniforme de Tai Chi» au début du 20ème siècle par la fameuse école Jingwu (« L’Association Sportive de l’Essence des Arts Martiaux » jingwu tiyu hui 精武体育会), est en réalité à l’origine une tenue portée par les envahisseurs mandchous.

Nul doute que certains devaient à l’époque considérer la transmission du Tai Chi à des Mandchous par Yang Lu Chan comme une forme de collaboration avec l’ennemi. Dans un monde traditionnel où les secrets de fabrique et les savoirs faire ne se transmettaient pas ouvertement, il est également légitime de penser que, de la même manière que Chen Chang Qing ne confia pas tous les secrets de la famille Chen à Yang Lu Chan, ce dernier fit de même avec l’élite mandchoue.

Parmi les premiers sous-officiers mandchous de la Bannière Jaune auxquels il enseigna néanmoins son art, figurait notamment Wu Quan You (1834–1902). Son fils, Wu Jian Quan (吳鉴泉 1870-1942, fig. 4), allait par la suite modifier à son tour le Tai Chi Chuan style Yang qu’il avait appris pour créer son propre style : le Tai Chi Chuan style Wu 吳. Wu Quan You aurait appris à la fois de Yang Lu Chan et de son fils Yang Ban Hou.

Après plusieurs modifications successives, le petit-fils de Yang Lu Chan, Yang Chengfu (杨澄甫 1883-1936), codifia et répandit sa propre variante du Taichi Chuan Style Yang (forme standardisée en 85 mouvements).

Yang Cheng Fu fut le premier à populariser et à diffuser largement le Tai Chi Chuan qu’il enseigna, avec Wu Jian Quan et Sun Lu Tang, au tout nouvellement créé Institut de Recherche en Culture Physique de Pékin (Beijing) entre 1914 et 1928.

Yang Cheng Fu est également connu pour avoir adouci la forme traditionnelle et pour l’avoir “élargie” en insistant sur une “Grande

Forme” (Da Jia 大架) dans laquelle les cercles de mains et les pas sont plus larges qu’ils ne l’étaient auparavant.

 

Pour en savoir plus

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